Notre rapport à l’eau

J’ai entamé ce sujet d’étude en 2018. 7 ans plus tard, il devient une urgence à intégrer à nos projets.

La consommation moyenne d’eau d’un ménage est d’environ 40 m3 (1 m3 = 1000 litres) par an et par personne (cela peut même être plus selon les sources d’informations). Même si cette consommation varie sensiblement d’un ménage à l’autre, nous consommons donc au moins 110 litres d’eau par jour et par personne.

Pour être honnête, lorsque j’ai fait ce calcul le résultat m’a perturbé… Cela a remis en perspective l’usage des toilettes sèches, car même si je n’aime pas ce système, l’usage d’une chasse d’eau représente à elle seule, selon les statistiques, 28% de notre consommation en eau…

Il y a donc là un vrai sujet avec la récupération des eaux de pluies mais aussi et surtout sur notre usage de l’eau en général…

Commençons par faire un état des lieux sur l’eau. Le tableau synthétique ci-après identifie les usages et les consommations moyennes dans la portion de gauche. La portion de droite indique si l’eau de pluie peut être utilisée directement ou non, puis le niveau de filtration optimal par usages.

UsagesConso %Utilisation bruteTraitements nécessaires
Cuisson, boisson5 %
2 %
NONPotabilisation. L’eau de pluie doit être filtrée et traitée contre les bactéries.
Lavage corporel39 %NONFiltration secondaire. L’eau de pluie doit être filtrée au charbon actif.
WC, entretien28 %
20 %
OUIFiltration primaire. L’eau de pluie peut être simplement filtrée
Extérieur6 %OUIPréfiltration. Aucun traitement n’est nécessaire
La Préfiltration permet de retenir les particules importantes, une crépine en tête de la descente d’eau pluviale par exemple, cette étape permet de stocker l’eau pour un usage extérieur.
La filtration primaire comprend un 1er filtre de 20µ, puis un 2nd  de 10µ, cette étape permet d’utiliser l’eau pour le nettoyage de la maison, le lave linge et les WC (soit le réseau d’eau froide).
La filtration secondaire est composée avec un filtre au charbon actif, en amont du ballon d’eau chaude qui permettra les usages de soins corporels (à ce stade l’eau est inoffensive mais pas encore considérée comme potable, il n’est donc pas recommandé de la boire).

Collectée par la zinguerie, l’eau de pluie ira dans une cuve après ruissellement sur le toit. La surface et la nature de la toiture ne sera pas à négliger pour la collecte des eaux de pluies, car de cette surface, de sa nature et de la pluviométrie de la région dépendra la possibilité de stockage.

Qu’elle soit polluée ou non, l’eau de pluie est naturellement légèrement acide (pH de 5 à 6) en raison de sa teneur en dioxyde de carbone CO2 présent dans l’atmosphère. L’eau de pluie n’est donc pas potable suite à son passage dans l’air et sur le toit. Cependant elle a l’avantage d’être peu calcaire, elle permet donc de ménager son parc électroménager et sanitaire… et certains lui reconnaissent des vertus pour la peau.

Pour le stockage de l’eau de pluie, cette dernière étant acide, il est recommandé de ne pas la contenir dans des matériaux plastiques ou métalliques. En usages domestiques, l’idéal est une citerne en béton ou pierre calcaire qui permet de bien neutraliser l’acidité naturelle de l’eau de pluie. Pour qu’un foyer de 4 personnes arrive à être relativement autonome en eau il faudrait pouvoir retenir au moins 50 m3 d’eau pour palier au mois « secs ». Ce volume est loin d’être neutre…

Maintenant réfléchissons un peu pour économiser ce précieux liquide. Dans nos maisons, l’eau passe dans un ballon afin d’être réchauffée pour la prise de la douche, pour faire la vaisselle ou autre… Pourquoi envoyer cette eau chaude directement vers l’assainissement ?

Cette eau pourrait repasser vers le ballon pour aider au réchauffement de l’eau. Ou alors, par le biais d’un serpentin, elle pourrait courir dans le plancher et ainsi proposer une solution d’appoint pour le chauffage. Enfin, il serait possible d’en stocker une partie qui servirait à la chasse d’eau (pour rappel 28% de notre consommation en eau). Après tout, une eau « savonneuse » chasse de la même façon qu’une eau claire.

Ce qui est déconcertant, c’est que dans nos villes, nous envoyons de l’eau potable pour nettoyer nos toilettes ! Comme dit plus haut, il y a un vrai sujet sur notre usage de l’eau. Les solutions évoquées ci-avant ne sont pas forcément compliquées à mettre en œuvre, il en existe d’autres, et proposent une vraie plus value sur cette gestion de l’eau.

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